Les villes jouent un rôle conséquent dans le réchauffement climatique via leurs activités et la forte concentration de population, il est urgent de réduire leur empreinte carbone. La ville de Paris, particulièrement concernée par ces enjeux, s’est dotée dès 2007, d’un Plan Climat Energie Territorial (PCET), afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre, d’améliorer la qualité de l’air et d’adapter le territoire et la population aux conséquences du changement climatique. Ce document a été complété en 2015, puis un nouveau Plan Climat a été adopté en 2018. Le plan climat constitue un document central en fixant des objectifs, des orientations et un plan d’action pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Après une concertation citoyenne en 2022, le quatrième Plan Climat pour la période 2024-2030 est en cours d’adoption et réaffirme l’ambition d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Le 22 novembre dernier, la Maire de Paris et son adjoint chargé de la transition écologique, du plan climat et de l’eau ont présenté ce projet.
Le plan climat 2024-2030 vise à réduire 80% de son empreinte carbone par rapport à 2004 en prenant des mesures de compensation pour les 20% restants. Il s’articule autour de 5 axes prioritaires :
- protéger les habitants face aux conséquences du changement climatique,
- massifier la transformation environnementale du bâti,
- réduire drastiquement les émissions et la pollution de l’air liés à la circulation automobile,
- accélérer la sortie des énergies fossiles, préserver les ressources et viser 100% d’énergies renouvelables,
- promouvoir et accompagner une économie locale résiliente et bas carbone.
Il est constitué de 500 mesures à mener à court, moyen et long terme, à l’échelle globale mais aussi dans chaque arrondissement.
Concernant la protection des habitants face aux conséquences du réchauffement climatique, plusieurs actions sont prévues, notamment l’ouverture de 300 ha d’espaces verts afin d’atteindre 10m² d’espaces verts par habitant, la création de 120 nouvelles fontaines brumisantes ainsi que la création d’un grand plan chaud pour protéger les personnes à la rue des températures extrêmes.
Concernant la réduction de la pollution liée à la circulation automobile, les mesures s’articulent autour de deux objectifs ; réduire la place de la voiture individuelle et l’accompagnement vers des mobilités bas carbone. A cet effet, il est envisagé la transformation de 60 000 places de stationnement avec débitumisation et végétalisation de l’espace public ainsi que la création de 30 km de nouvelles pistes cyclables.
Pour accélérer la transformation environnementale du bâti, il est envisagé la mise en place d’un programme de 1000 toits anti-surchauffe. En outre, 40 000 m² de toits des bâtiments publics seront peints en blancs.
Concernant la sortie des énergies fossiles et viser 100% d’énergies renouvelables, il est notamment envisagé une réduction de 30% de la consommation liée à l’éclairage public et le développement de 6000 micros-installations de production d’énergies renouvelables sur les bâtiments publics.
Enfin, s’agissant de l’économie locale, résiliente et bas carbone, les mesures viseront à accompagner et à investir dans le commerce et l’artisanat local et durable, à produire une alimentation durable plus végétale et locale et à financer la transition énergétique avec notamment une taxe sur le e-commerce à l’image de la taxe « amazon ».
L’avant-projet du plan climat sera soumis au vote du conseil de Paris en décembre prochain pour une adoption définitive prévue au printemps 2024.