En novembre 2021, le Conseil régional d’Île-de-France a engagé la révision du Schéma directeur de la Région Île-de-France (Sdrif). Le nouveau schéma, dénommé « Île-de-France 2040 » ou « Sdrif-E 2040 », a été présenté aux élus locaux début avril en vue d’une entrée en vigueur au plus tard à l’été 2024, conformément au calendrier fixé par la loi Climat et Résilience. Il s’articule autour de quatre axes principaux relatifs à l’intégration des objectifs de zéro artificialisation nette, un développement économique orienté sur la réindustrialisation, la polycentralité et la production de logements dans un objectif de mixité sociale.
Le document de planification de la Région Île-de-France doit intégrer les objectifs de lutte contre l’artificialisation des sols visant à maîtriser l’étalement urbain au profit d’une ville plus compacte et plus dense. En effet, à l’heure de la prise de conscience des enjeux liés à la sobriété foncière, à la préservation de la biodiversité et à l’adaptation au changement climatique, la densification urbaine – qui apparaît être la solution à privilégier pour continuer de construire – s’avère être l’un des nombreux défis du Sdrif-E.
C’est dans ce contexte que la Région doit poursuivre son développement économique – davantage axé sur la réindustrialisation du territoire francilien que sur l’immobilier d’entreprise – et la production de logements. Pour ce faire le Sdrif-E va prévoir de façon dérogatoire une réduction de la consommation d’espaces naturels, agricoles et forestiers de 20% par décennie (Voir notre actualité – Février 2023) et intégrer en outre un objectif de 30% de pleine terre dans les villes denses.
Rappelons qu’à l’occasion de la révision de son schéma directeur, la Région doit conjuguer les enjeux précités d’une part avec l’objectif de production de 70 000 logements par an, prescrit par la loi du Grand Paris en date du 3 juin 2010 et, d’autre part, avec le développement d’une activité économique de plus en plus dépendante de l’extension urbaine. A cet égard, les auteurs du Sdrif-E souhaitent développer une région rééquilibrée, écologique et réindustrialisée, mais également polycentralisée à l’horizon 2040, composée de 27 centralités fortes et de 112 polarités. Afin de rééquilibrer le développement sur le territoire, les capacités constructives seront réservées à ces nouvelles centralités où seront créés de nouveaux bassins de vie dans une logique de limitation des mobilités au quotidien au profit de la création de nouvelles liaisons de transports collectifs décarbonées pour relier les centralités entre elles. Les nouvelles conditions de mobilité vont s’articuler avec le plan régional de déplacement, le MOB ÎDF, en cours d’élaboration.
Le Sdrif-E comptera trois cartes à valeur réglementaire, parmi lesquelles une carte dédiée à l’aménagement portant sur la destination des sols, une carte relative à l’activité économique notamment industrielle ainsi qu’une carte environnementale consacrée à la nature et aux espaces verts.
En outre, aux côtés des trames verte et bleue existantes vont s’additionner des trames noires pour lutter contre la pollution lumineuse, blanches pour lutter contre le bruit et brunes pour la préservation des sols.
A noter que tous les documents d’urbanisme inférieurs devront être rendus compatibles avec le Sdrif-E dans un délai de trois ans à compter de son adoption, d’après le calendrier prévisionnel d’ici à l’été 2027.
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